Pâques et le chocolat
DIÉTÉTIQUE
3/31/20246 min read
Depuis l'Antiquité, la célébration de Pâques a été marquée par une variété de rituels et de coutumes. Dans de nombreuses cultures anciennes, cette période était considérée comme une célébration dédiée à accueillir l'arrivée du printemps et le retour des beaux jours.
En Égypte, Pâques était associée à Isis et à son fils Horus. La déesse était vénérée comme la mère de la vie et de la renaissance, et son fils, à qui on associait parfois le lièvre, était considéré comme le dieu du renouveau. Les Égyptiens célébraient Pâques en organisant des processions, en offrant des sacrifices et en décorant des œufs (1).
Du côté des pays nordique, on pourrait associer cette tradition à la cérémonie d'Ostara, qui avait lieu à l'équinoxe de printemps. Du côté de l'Angleterre, c'était Eostre d'où on tira le mot Easter (Pâques en anglais). Les deux divinités étaient régulièrement représentées avec un lièvre et des œufs à leurs côtés : respectivement symboles de fertilité et de prospérité (2)(3)
Avec l'arrivée du christianisme, la signification de Pâques a été réinterprétée pour refléter les croyances et les enseignements de cette religion. La résurrection du Christ est devenue le point central de la célébration de Pâques, symbolisant le triomphe de la vie. Les chrétiens ont adopté certaines des traditions païennes associées à Pâques, en adaptant la forme mais en conservant une bonne partie de la symbolique de fond. C'est également à eux que l'ont doit, à priori, le remplacement du lièvre par le lapin, considéré comme moins sauvage.
Dans tous les cas, Pâques a toujours été synonyme d'une joie intense : Le printemps revenu, plus besoin de compter sur des réserves suffisantes et de vivre avec la peur au ventre. La nourriture était de nouveau disponible, et c'était la période de l'année où le rythme de la vie reprenait.
Et le chocolat dans tout ça?
Pour faire face à une demande toujours plus forte, le XIXe siècle marque le début de l'industrialisation du chocolat en Europe. On a alors l'idée de le conditionner en tablettes pour en faciliter le transport (1802).
On doit l'idée des œufs en chocolat à la chocolaterie Cadbury, toujours au XIXe siècle, qui eut l'idée de couler du chocolat fondu directement dans des coquilles d'œufs vides, avant de demander une création des moules en série (4)
Au fil du temps, la tradition de la chasse aux œufs est devenue de plus en plus populaire. Dans de nombreux pays, les œufs en chocolat ont remplacé les œufs réels, offrant ainsi une alternative plus délicieuse et amusante pour les enfants. Cet aliment, s'il est déjà une récompense en soi, symbolise également l'abondance, le partage et la générosité.
La tradition de la chasse aux œufs et l'utilisation du chocolat sont des éléments indissociables de la célébration de Pâques. Ils apportent de la joie, de l'excitation et de la gourmandise à cette fête, tout en perpétuant des traditions anciennes et en créant de précieux souvenirs familiaux.
Le chocolat et la santé.
Quand il s'agit de santé, le chocolat est au coeur d'un énorme débat. Mais, concrètement, est-il si mauvais que ça? Et, surtout, est-ce que ça fait vraiment grossir?
Chocolat blanc, chocolat au lait, chocolat noir à 70% : voyons déjà ce qu'il y a dedans en commençant par un petit tableau comparatif (basé sur une moyenne nutritionnelle pour 100g d'aliment). (5)
*glucides, lipides et protéines indiqués en grammes
Sans surprise : le chocolat, c'est gras et sucré, mais on parle ici de 100g d'aliment, soit environ une plaquette.
Bizarrement, j'entends plus souvent parler du "Carré Maudit" que de la plaquette. Ce foutu carré dont on aimerait se débarrasser, qui fait culpabiliser et dire à la diet : "Je sais, c'est pas bien".
Rassurez-vous : un grand carré de chocolat équivaut à 10 grammes, soit au final vraiment peu de choses sur le plan nutritionnel et calorique. Ainsi, il est très peu probable qu'il génère une prise de poids significative.
A ce niveau-là, la particularité nutritionnelle du chocolat réside essentiellement dans les micro-nutriments dont sont composées les fèves de cacao, présentes en plus grande partie dans le chocolat noir (6), on y retrouve alors :
Les Polyphénols : Antioxydants, plusieurs études démontrent leur efficacité dans la prévention des accidents vasculaires et cardiaques. Ils sont similaires à ceux présents dans le vin rouge.
La Phényléthylamine : qui semble stimuler la production de certains neurotransmetteurs dans le cerveau, comme la sérotonine et les endorphines. La sérotonine est souvent appelée "l'hormone du bonheur" car elle est associée à la régulation de l'humeur et à la sensation de bien-être. Les endorphines, quant à elles, sont des hormones qui peuvent aider à soulager la douleur et à procurer une sensation de plaisir, d'affection et de satisfaction.
Le magnésium : Impliqué dans la transmission nerveuse au niveau des muscles et du cerveau, un apport suffisant peut aider l'organisme à faire face et à s'adapter au stress.
Ces substances chimiques présentes dans le chocolat peuvent donc contribuer à améliorer l'humeur et à réduire le stress et l'anxiété. De plus, la consommation de chocolat peut également déclencher la libération d'ocytocine, une hormone souvent associée aux liens sociaux et aux sentiments de confiance et d'amour. (7)
Il est important de noter que les effets psychologiques du chocolat peuvent varier d'une personne à l'autre et dépendent de nombreux facteurs tels comme la quantité et la fréquence de consommation, ainsi que la sensibilité individuelle. Certaines personnes peuvent ressentir un réel réconfort et une amélioration de leur bien-être après avoir consommé du chocolat, tandis que d'autres peuvent ne pas ressentir d'effets significatifs.
Pour résumer, le chocolat ne se limite pas seulement à ses propriétés nutritionnelles, mais il peut également avoir des effets bénéfiques sur le bien-être psychologique. C'est ce qui pourrait expliquer que l'on aie du mal à se séparer de notre petit carré, et puis après tout, n'est-ce pas en grande partie symbolique? En général, on associe sa consommation à un moment de détente, un temps pour soi ... et c'est très bien et important de le conserver, ce moment.
Mais vous me direz sans doute: le chocolat noir OK mais quid du chocolat au lait et du chocolat blanc?
Même refrain. Encore une fois, lorsque l'on parle de petites quantités, c'est plutôt de l'importance psychologique de la prise de l'aliment dont il faut se soucier. Chaque aliment possède une "empreinte gustative", qu'il est parfois difficile, et pas forcément nécessaire de remplacer.
Imaginons (pour l'exemple) : Après une rude journée de travail, vous rentrez chez vous. Vous faites les tâches ménagères, la cuisine, les devoirs des enfants etc, etc... et arrive le moment de vous poser, enfin ! Vous vous dirigez vers le placard, attrapez votre tablette de chocolat au lait ou blanc et vous vous rappelez qu'on vous a dit "le chocolat noir c'est meilleur pour la santé, les autres c'est pas bien".
Culpabilité et infamie, vous changez d'avis et votre bras se dirige vers le chocolat noir. Mais ça ne vous satisfait pas, alors on est peut-être tenté de prendre un deuxième carré, voire parfois plus, parce qu'après tout : c'est meilleur pour la santé.
On appelle ce phénomène: la compensation.
Si je choisis cet exemple, c'est parce que j'y ai souvent été confrontée. Oui, objectivement, le chocolat noir est meilleur pour la santé, mais parfois, on a besoin d'autre chose (si on reste sur de petites quantités, je le rappelle). On a besoin de sucre, de gras, de se lover au fond de son canap avec un plaid en pilou-pilou et un simple carré de chocolat.
Petit exercice "Chocoception" :
Séparez le carré de chocolat en 4.
Prenez un bout, fermez les yeux et laissez le fondre. Que ressentez-vous ?
Prenez en un deuxième : Quel goût a-t-il ?
Le troisième : A quoi est-ce que ça me ramène : un souvenir, un plat, une odeur ?
Le quatrième : Est-ce que j'en ai toujours envie ?
Sur ces bonnes paroles, je vous souhaite de très Joyeuses Pâques (un peu en retard mais l'intention est là) et vous dit à la prochaine !
Parenthèse : En cas de problèmes de santé impliquant des troubles de la glycémie, ces conseils seront à adapter. N'hésitez pas à me contacter pour qu'on étudie ça ensemble. Dans tous les cas, la frustration n'est jamais une solution.
Crédits Photo : Antoine Bonvoisin
Sources :
(1) Jean-Paul Clebert | Dictionnaire du symbolisme animal
(2)http://apemutam.free.fr/LIEVRE.htm
(4)https://duboischocolatier.com/pourquoi-offre-t-on-des-oeufs-en-chocolat-pour-paques/
(5) Créé à partir de la table CIQUAL
(6) https://www.portail-du-chocolat.fr/guides/composition-des-chocolats
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