Alimentation végétale : entre durabilité, santé et plaisir, sur quels repères s'appuyer ?

Manger plus de végétaux, oui, mais comment savoir si l’équilibre est au rendez-vous ? Loin de vouloir dire adieu à la viande, passons ce concept à la loupe pour mieux s’y retrouver.

A LA LOUPE

Harielle Leze

6 min read

étal de marché avec des légumes
étal de marché avec des légumes
haricots rouges
haricots rouges

Adopter une alimentation plus végétale est bien plus qu'une simple tendance : c'est une démarche qui répond aux enjeux de santé publique, de durabilité environnementale et de plaisir gustatif. Mais comment s’y retrouver parmi la multitude d’informations disponibles ? Quels repères adopter pour intégrer cette alimentation de manière équilibrée et adaptée à ses besoins ?

Dans cet article, on décrypte les grands axes de l’alimentation végétale sous trois angles complémentaires: son impact sur la santé, son rôle dans une alimentation durable, et les clés pour l’intégrer avec plaisir et équilibre.

assorted-colored bean lot
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J'espère que cet article vous aura plu,

Comme toujours, prenez soin de vous, un repas à la fois ! 🍲

Un choix durable : quel impact sur l'environnement ?

Moins de viande, c’est aussi plus de place pour des cultures végétales variées, qui optimisent l’usage des terres agricoles et favorisent une agriculture plus équilibrée.

Actuellement, 77 % des terres agricoles mondiales sont dédiées à l’élevage et à la culture des aliments pour le bétail, alors que ces productions ne fournissent que 18 % des calories consommées dans le monde. En remplaçant une partie des protéines animales par des légumineuses, des céréales complètes et des oléagineux, on limite la déforestation, la pollution des eaux et la dégradation des sols, tout en utilisant les ressources de manière plus efficiente.

Côté bilan carbone, produire 1 kg de lentilles génère environ 0,9 kg de CO₂, contre 27 kg pour 1 kg de bœuf.

Concrètement, pour rendre son alimentation plus durable, voici quelques repères à suivre :

✅ Miser sur les légumineuses et les céréales complètes comme sources alternatives de protéines
✅ Varier les sources végétales (oléagineux, graines, tofu, etc.)
✅ Limiter les produits ultra-transformés (même végétaux !)
✅ Miser sur le local et le saisonnier pour limiter l'empreinte carbone des produits d'importation.

💡 Pour aller plus loin : Lire la version française du rapport de l'OMS sur l'alimentation végétale.

Alimentation végétale et santé : que disent les faits ?

Un profil nutritionnel intéressant.

Les avantages d’une alimentation davantage axée sur le végétal sont aujourd’hui largement documentés :

  • Riche en fibres : Une alimentation riche en fibres favorise la digestion, régule la glycémie et prévient les maladies cardiovasculaires. L’OMS recommande une consommation quotidienne d’au moins 30 g de fibres.

  • Source de vitamines et d’antioxydants : Les fruits, légumes et oléagineux apportent des antioxydants puissants qui protègent contre le vieillissement cellulaire et les maladies inflammatoires.

  • Moins de graisses saturées : Une consommation réduite de graisses saturées diminue les risques de maladies cardiovasculaires (Harvard T.H. Chan School of Public Health) et limite les prises de poids.

Les nutriments à surveiller

Adopter une alimentation plus végétale implique toutefois d’être attentif à certains nutriments :

  • Les protéines : Les légumineuses, les céréales complètes et les oléagineux offrent des protéines de qualité, mais il est essentiel de varier et de complémenter les sources pour assurer un apport complet en acides aminés.

    Lire l'article "Protéines, comment bien les choisir".

  • Le fer : Le fer non héminique, présent dans les végétaux, est moins bien absorbé que le fer animal. Associer les aliments riches en fer à des sources de vitamine C (fruits et légumes crus) favorise son assimilation.

  • La vitamine B12 : Absente des sources végétales, une complémentation est recommandée voire indispensable pour les personnes suivant un régime végétarien ou végétalien strict (AVF).

L’alimentation végétale, c’est avant tout une question d’équilibre : elle met les végétaux au centre de l’assiette, sans pour autant tirer un trait définitif sur les produits animaux. Elle se décline en plusieurs nuances, du flexitarisme, qui réduit la consommation de viande et de poisson sans les exclure, au végétarisme, qui les laisse de côté tout en conservant parfois les œufs et les produits laitiers.

Quant aux innombrables déclinaisons de régimes alimentaires qui s'associent souvent à l'augmentation de végétaux dans l'alimentation (végétalisme, veganisme, frugivorisme, etc etc ...), on pourrait en faire un article entier – voire une thèse en plusieurs volumes, avec annexes et bibliographie. Chaque approche a sa petite case, soigneusement rangée dans une sous-catégorie, elle-même empilée sur une étagère toujours plus pointue. Un jour nous y reviendrons, mais aujourd’hui, on parle avant tout de faire la part belle aux végétaux, sans avoir à entrer dans une case précise. 🌱

Alimentation végétale : Kesako ?

fruits et légumes coupés
fruits et légumes coupés

Quelles recommandations ?

Les recommandations en matière de consommation de protéines visent à assurer un équilibre nutritionnel tout en respectant la diversité des sources disponibles. L'objectif reste de varier les apports pour couvrir tous les besoins essentiels. Voici un aperçu des fréquences conseillées pour chaque type de protéine :

  • Viandes rouges (bœuf, agneau, porc) : 500g/semaine maximum, en privilégiant les morceaux de maigres pour limiter les apports en graisses saturées.

  • Viandes blanches (volaille, lapin) : 2 à 3 fois par semaine, en optant pour des modes de cuisson simples comme le grill, la vapeur ou le four.

  • Œufs : 2 à 4 fois par semaine, selon les besoins individuels et les autres sources de protéines consommées.(mangerbouger.fr)

  • Poissons : 2 fois par semaine, dont au moins une portion de poisson gras (saumon, sardine, maquereau) pour bénéficier des oméga-3.

  • Protéines végétales (légumineuses, tofu, tempeh, seitan, oléagineux, céréales complètes) : à intégrer aussi souvent que possible, en visant au moins 1 repas végétarien par jour pour enrichir l'alimentation en fibres et diversifier les apports.

L'objectif est de trouver un équilibre entre protéines animales et végétales, en adaptant les portions et les fréquences à son mode de vie, ses préférences et ses besoins spécifiques.

Terrain de jeu culinaire ...

Adopter une alimentation plus végétale, c’est avant tout une aventure culinaire. Plutôt que de voir cela comme une série de restrictions, c’est l’occasion parfaite d’explorer de nouvelles saveurs et textures. Les épices, par exemple, sont vos meilleures alliées : un soupçon de curcuma pour une touche terreuse et chaleureuse, du cumin pour une note fumée ou encore une pincée de cannelle qui vient surprendre dans un plat salé. Avec un bon dosage, chaque assiette devient un terrain d’expérimentation.

Côté protéines, il y a de quoi se régaler. Le tofu, souvent mal aimé, est en réalité un véritable caméléon : ferme pour les sautés, soyeux pour des sauces onctueuses ou des desserts, il absorbe à merveille les saveurs des marinades. Le tempeh, avec son goût subtil de noisette et sa texture dense, se prête parfaitement aux grillades et plats mijotés. Quant au seitan, sa texture proche de la viande en fait un excellent candidat pour des ragoûts ou des burgers maison.

Et pour varier les plaisirs, il suffit de faire un tour du monde des saveurs : un curry thaï parfumé, une shakshuka pleine de caractère, un dhal indien réconfortant ou encore des tacos mexicains pleins de fraîcheur. Chaque cuisine regorge d’idées végétales délicieuses et inspirantes.

worms eye view of forest during day time
worms eye view of forest during day time
steamed rice and bean dish
steamed rice and bean dish

Adopter une alimentation plus végétale, ce n'est pas forcément chambouler ses habitudes du jour au lendemain, ni se contraindre à des règles strictes. C'est plutôt une invitation à découvrir de nouvelles manières de se nourrir, tout en intégrant quelques principes simples : diversifier les sources de protéines, privilégier les produits bruts et de saison, et laisser libre cours à la créativité avec les épices et les saveurs du monde.

Chaque repas est une belle opportunité pour faire un pas vers une alimentation plus durable en trouvant l’équilibre qui nous ressemble, en fonction de nos désirs et de notre quotidien. Parce qu’au fond, manger doit rester un plaisir, et chaque bouchée mérite d’être savourée.