Nutrition et activité physique : ce que dit la science.
A LA LOUPE
Harielle Leze
7 min read
On ne compte plus les conseils de vestiaire, les dogmes de salle de sport ou les recettes miracles qui promettent de transformer n’importe quel quidam en champion olympique, pourvu qu’il mange trois graines de chia et boive un litre de smoothie vert chaque matin. Mais derrière les slogans et les modes, que dit vraiment la science sur la relation entre notre assiette et nos performances physiques ?
1. Une histoire de carburant.
Commençons par une évidence qui n’en est pas une pour tout le monde : la performance sportive ne se construit pas uniquement à la sueur du front. L’alimentation, loin d’être un simple accessoire, est un facteur déterminant pour l’endurance, la force, la récupération… et même la bonne humeur (parce que, oui, la science s’y intéresse aussi).
1.1. Pourquoi la nutrition compte-t-elle vraiment ?
Les études convergent : une alimentation adaptée améliore la performance, réduit la fatigue, le risque de blessure et optimise la récupération. À l’inverse, ignorer ce paramètre, c’est s’exposer à la panne sèche, au surentraînement, voire à la blessure.
En clair : on ne met pas de l’eau dans un moteur à essence, et on n’attend pas d’un corps sous-alimenté qu’il batte des records.
1.2. Les besoins varient.
Chaque sportif a des besoins qui lui sont propres, selon l’âge, le sexe, le métabolisme, la discipline pratiquée, l’intensité de l’effort, et même la météo du jour3.
On peut donc ranger la “recette miracle” au placard, et s’intéresser à quelques grands principes validés par la recherche.
La nutrition et l’activité physique forment un duo inséparable pour la performance, la santé et le plaisir de progresser.
La science éclaire le chemin, mais l’expérience individuelle, la curiosité et le plaisir de manger restent des alliés précieux.
Pas de solution magique, mais des repères solides pour avancer, s’écouter et, pourquoi pas, se surprendre.
II. Les macronutriments : bien plus que des calories.
2.1. Les glucides : le carburant du moteur
Les glucides restent l’énergie de prédilection pour la plupart des efforts sportifs, en particulier dès que l’intensité monte d’un cran.
Leur rôle ? Constituer et reconstituer les réserves de glycogène musculaire et hépatique, ce qui permet de tenir la distance et de repousser le fameux “mur” des sports d’endurance.
Avant l’effort : augmenter la part de glucides dans l’alimentation permet de maximiser les réserves de glycogène, repoussant ainsi le délai d’épuisement.
Pendant l’effort : l’apport régulier de glucides (boissons, gels, barres) maintient la glycémie et ralentit l’épuisement des stocks.
Après l’effort : consommer des glucides favorise la resynthèse rapide du glycogène, essentielle pour enchaîner les séances ou récupérer d’un effort intense.
De nombreuses études et textes, comme cet article sur Nutripure, montrent que la consommation de glucides pendant l’effort prévient l’hypoglycémie, maintient l’oxydation des glucides et améliore l’endurance.
Dans le football, par exemple, un régime riche en glucides dans les semaines précédant les matchs augmente la distance parcourue par les joueurs (Kinesport).
2.2. Les lipides : l’énergie longue durée
Longtemps diabolisés, les lipides reviennent en grâce, surtout pour les efforts prolongés à intensité modérée (marathon, randonnée, ultra-trail).
Ils fournissent une énergie stable, mobilisable quand les réserves de glycogène s’amenuisent.
Attention toutefois : un régime trop pauvre en lipides peut nuire à la santé hormonale, à la récupération et à l’absorption des vitamines liposolubles (A, D, E, K).
2.3. Les protéines : les maçons de la récupération
Les protéines ne sont pas réservées aux adeptes du développé couché. Elles sont indispensables à la réparation et à la construction musculaire, à la synthèse des enzymes et des hormones, et à la récupération après l’effort.
La recherche recommande de répartir les apports en protéines tout au long de la journée, pour favoriser la synthèse musculaire et accélérer la réparation des tissus (Therascience).
Un apport suffisant permet une meilleure récupération … et une progression optimale.
IV. Stratégies nutritionnelles selon le type de sport
4.1. Sports d’endurance (course, cyclisme, triathlon…)
L’endurance est le terrain de jeu favori des glucides, mais pas seulement.
Avant l’effort : privilégier les glucides à index glycémique modéré, pour constituer les réserves de glycogène sans provoquer de pics d’insuline.
Pendant l’effort : apport régulier de glucides (30 à 60g/heure selon l’intensité), hydratation adaptée, électrolytes en cas de forte chaleur.
Après l’effort : glucides + protéines dans les 30 à 60 minutes, pour optimiser la récupération.
Des études montrent que la supplémentation en nitrates (jus de betterave, par exemple) peut améliorer l’efficacité de l’exercice et retarder la fatigue, notamment dans les sports d’endurance.
4.2. Sports de force (musculation, haltérophilie, crossfit…)
Ici, les protéines prennent la vedette, sans négliger l’apport énergétique global.
Avant l’effort : repas équilibré, glucides pour l’énergie, protéines pour limiter la dégradation musculaire.
Après l’effort : protéines (20-40g), idéalement associées à des glucides pour stimuler la synthèse protéique et la récupération.
Compléments : la créatine est l’un des rares suppléments dont l’efficacité sur la force et la puissance est largement documentée.
4.3. Sports d’équipe (football, rugby, basket…)
Ici, la variété des efforts (endurance, sprints, contacts) impose une stratégie mixte.
Avant et pendant l’effort : glucides à index glycémique modéré, hydratation régulière, électrolytes si besoin.
Après l’effort : glucides pour reconstituer les réserves, protéines pour la récupération, hydratation pour compenser les pertes.
Des études sur le football montrent que l’ingestion de bicarbonate ou de solutions minérales améliore les performances anaérobies, probablement en retardant l’acidose musculaire.
4.4. Suppléments : entre science et marketing
Le marché des compléments alimentaires est vaste, parfois plus que la patience d’un marathonien.
Mais tous ne se valent pas :
Créatine : efficacité prouvée pour la force, la puissance et la récupération.
Bêta-alanine : améliore la capacité anaérobie et retarde la fatigue, mais nécessite une utilisation prudente.
Nitrates (jus de betterave) : amélioration modérée de la performance en endurance.
Caféine : booste la vigilance, la concentration et la performance, mais attention à la tolérance individuelle.
Bicarbonate : effet tampon, utile pour les efforts intenses et brefs.
Pour le reste (BCAA, glutamine, boosters divers), la littérature scientifique reste plus réservée, voire sceptique (NeuroXtrain).
Un grand merci pour votre lecture ! Si cet article vous a plu, n’hésitez pas à le partager autour de vous.
Et, comme toujours, prenez soin de vous, un repas à la fois. 🥘
V. Nutrition, prévention des blessures et récupération
Une alimentation équilibrée ne fait pas que booster la performance : elle protège aussi contre les blessures et accélère la réparation.
Des apports suffisants en protéines, en vitamine D, en calcium et en antioxydants limitent le risque de lésions musculaires, de fractures de fatigue et de surmenage.
La récupération passe aussi par l’assiette :
Glucides pour reconstituer les réserves
Protéines pour réparer les tissus
Antioxydants (fruits, légumes) pour limiter le stress oxydatif
Hydratation pour restaurer l’équilibre hydrique
VI. Alimentation durable et performance : la fin d’un mythe ?
Contrairement à une idée reçue, un régime végétarien ou végétalien bien mené n’entrave pas la performance, à condition de veiller à l’apport de certains micronutriments.
Une revue de 2024 a montré que les régimes à base de plantes, bien équilibrés, couvrent les besoins nutritionnels et peuvent même améliorer la récupération grâce à une meilleure densité en antioxydants et micronutriments.
VII. Les pièges à éviter (et les idées reçues à oublier)
Le jeûne miracle : s’il peut avoir des effets sur la composition corporelle et la sensibilité à l’insuline, il n’est pas adapté à tous les profils ni à toutes les disciplines. Prudence et accompagnement professionnel recommandés.
Les régimes extrêmes (cétogène, paléo, etc.) : parfois efficaces à court terme, ils présentent des risques de carences et ne conviennent pas à tous les sports.
Le “plus c’est mieux” : surdoser les protéines ou les compléments n’accélère pas la progression, mais peut fatiguer l’organisme.
VIII. En pratique : repères et conseils
Écouter son corps : la meilleure stratégie reste d’ajuster son alimentation à ses sensations, à sa discipline et à ses objectifs.
Varier les sources : diversité alimentaire = diversité de nutriments.
Hydrater, encore et toujours : avant, pendant, après l’effort, sans attendre d’avoir soif.
Anticiper la récupération : ne pas négliger le repas post-effort, clé de la progression.
Se faire accompagner : un diététicien-nutritionniste saura adapter les conseils à votre profil, loin des recettes toutes faites.
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